Tenir bon !

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Le contexte sanitaire, économique et social entraîne bien des inquiétudes, des peurs et aussi de nombreux débats dans notre société …/…  Un message de Monseigneur Pansard

Oui tenez bon !
(Ep 6, 10 )

Le contexte sanitaire, économique et social entraîne bien des inquiétudes, des peurs et aussi de nombreux débats dans notre société :

  •  au sujet des contraintes nécessaires pour lutter contre cette pandémie et pour éviter que s’aggrave la situation sanitaire,

  • au sujet des activités indispensables à maintenir pour la vie des habitants et l’économie du pays,

  •  au sujet de la limitation des libertés publiques fondamentales.

Ces débats traversent aussi la communauté des catholiques qui partage les épreuves que connaît notre pays.

Tenir bon ! C’est le combat des enseignants. Leur mission est belle et difficile pour transmettre les savoirs, les apprentissages nécessaires, le respect de l’autre, le sens de la liberté et de la fraternité.

Tenir bon ! C’est le combat des soignants depuis de nombreux mois. La meilleure aide que nous pouvons leur apporter est de réduire le nombre de patients par notre application des règles sanitaires.

Tenir bon !  C’est le combat des pauvres. Leur nombre augmente en notre pays, augmentent aussi les différents visages de la pauvreté ! Pour dépasser les barrières de l’indifférence l’appel du Pape « Tends ta main aux pauvres » ne prend que plus d’importance puisque c’est en eux que nous pouvons rencontrer le Seigneur, en ses frères les plus faibles comme nous le rappelle l’évangile du Christ-Roi en Mt 25.

Tenir bon !  C’est le combat des familles, des couples et de chacun d’entre nous pour que la grisaille des jours ne mette pas à mal l’élan de l’amour car « l’amour prend patience ; l’amour rend service ; l’amour ne jalouse pas ; il ne se vante pas, ne se gonfle pas d’orgueil ; il ne fait rien d’inconvenant ; il ne cherche pas son intérêt ; il ne s’emporte pas ; il n’entretient pas de rancune ; il ne se réjouit pas de ce qui est injuste, mais il trouve sa joie dans ce qui est vrai ; il supporte tout, il fait confiance en tout, il espère tout, il endure tout ».(1 Co 13, 4-7)

Tenir bon ! C’est pour tous les disciples du Christ « puiser votre énergie dans le Seigneur et dans la vigueur de sa force… » (Ep 6, 10.)

Oui, fidèles laïcs du Christ, religieux et religieuses, laïcs en mission ecclésiale, diacres, prêtres et évêque, pour tenir bon, comme de bons supporters, nous avons besoin de nous retrouver entre frères et sœurs pour nous « supporter les uns les autres » (Col 3,13).

Nous avons besoin de la prière, de nous nourrir de la Parole vivante et la vie donnée du Seigneur de nos vies pour vivre dans la foi au Fils de Dieu qui nous a aimé et s’est livré pour nous (Ga, 2). Dans le secret de la chambre ou dans ces petites églises que sont nos familles, dans le quotidien de nos vies c’est le temps  favorable pour nous réconcilier avec Dieu et notre prochain, pour écouter et célébrer la Parole de Dieu, pour vivre une vie de service.

Je sais la souffrance de beaucoup d’entre vous de ne pas pouvoir puiser ensemble dans la participation à la messe, le Pain Vivant pour vivre nos vies comme des vies données, des vies qui aiment ; pour vivre la fraternité ; pour tenir bon dans le dynamisme de l’Esprit qui nous est donné. Je sais aussi votre souci de vivre dans la légalité et de prendre soin les uns des autres.

Je le crois et l’espère, par nos gestes, nos paroles, notre écoute, nos sourires des yeux, nos initiatives de partage… Dieu pourra aujourd’hui encore faire des merveilles dans vos vies comme dans celles de ceux dont vous êtes proches.

La possibilité que des assemblées dominicales puissent à nouveau se réunir pour la célébration de la messe semble se dessiner pour après le 1er décembre avec un protocole sanitaire strict qui reste à valider par les services de l’état.

D’ici là, tenons-bon et soutenons-nous les uns les autres pour vivre, au jour le jour, dans la charité et l’unité qui sont les fruits du sacrement de l’Eucharistie et pour goûter tous les moments et lieux où le Seigneur se donne à rencontrer. Les  quelques textes ci-après peuvent nous inspirer et nous y aider.
Fraternellement


Le 17 novembre 2020
+ Michel Pansard
Évêque d’Évry-Corbeil-Essonnes


 Évangile de Jean 14, 23 : « Jésus lui répondit : « Si quelqu’un m’aime, il gardera ma parole ; mon Père l’aimera, nous viendrons vers lui et, chez lui, nous nous ferons une demeure ».


 Évangile de Matthieu 18, 20 : « En effet, quand deux ou trois sont réunis en mon nom, je suis là, au milieu d’eux. »


 Évangile de Matthieu 25, 31-46, évangile de dimanche prochain


 Lettre de Jacques 1, 25-27 « Au contraire, celui qui se penche sur la loi parfaite, celle de la liberté, et qui s’y tient, lui qui l’écoute non pour l’oublier, mais pour la mettre en pratique dans ses actes, celui-là sera heureux d’agir ainsi. Si l’on pense être quelqu’un de religieux sans mettre un frein à sa langue, on se trompe soi-même, une telle religion est sans valeur. Devant Dieu notre Père, un comportement religieux pur et sans souillure, c’est de visiter les orphelins et les veuves dans leur détresse, et de se garder sans tache au milieu du monde. »


 Lettre aux Romains chapitre12, 1 ; « Je vous exhorte donc, frères, par la tendresse de Dieu, à lui présenter votre corps – votre personne tout entière –, en sacrifice (offrande) vivant, saint, capable de plaire à Dieu : c’est là, pour vous, la juste manière de lui rendre un culte. » Lire aussi tout le chapitre 12.


 Psaume 50, 19 : « Le sacrifice qui plaît à Dieu, c’est un esprit brisé ; tu ne repousses pas, ô mon Dieu, un cœur brisé et broyé ».


 Livre d’Isaïe 58, 9 : Vous cherchez Dieu chaque jour, vous demandez à connaître ses chemins, vous demandez sa proximité, mais vous continuez à prier, supplier et jeûner entre  disputes et querelles, opprimant de tant de manières votre prochain. Il est certain que Dieu demeure sourd face à votre façon de vous comporter, il ne peut vous écouter. Si au contraire,  vous faites tomber les chaînes injustes, vous libérez les opprimés et brisez le joug, c’est-àdire vous partagez le pain avec l’affamé, vous accueillez le pauvre, sans abri, vous portez secours à qui a besoin sans négliger vos parents et amis, alors votre lumière jaillira comme l’aurore, votre blessure guérira vite. Alors vous invoquerez le Seigneur et il vous répondra, vous crierez et il vous dira : me voici.


 dans la prière eucharistique n° IV : Regarde, Seigneur, cette offrande que tu as donnée toi même à ton Église ; accorde à tous ceux qui vont partager ce pain et boire à cette coupe d’être rassemblés par l’Esprit Saint en un seul corps, pour qu’ils soient eux-mêmes dans le Christ une vivante offrande à la louange de ta gloire.


 Une oraison du missel reprenant un propos de saint Augustin : « Accorde nous Seigneur notre Dieu, de trouver dans cette communion notre force et notre joie ; afin que nous puissions devenir ce que nous avons reçu. »« Si donc vous êtes vous-mêmes le Corps du Christ et ses membres, alors sur la table eucharistique se trouve votre propre mystère… Vous devez être ce que vous voyez et vous devez recevoir ce que vous êtes. » Saint Augustin


 Prière pour la communion spirituelle :
Seigneur Jésus, je crois à ta véritable présence dans le pain et dans le vin consacrés. Je t’aime toi le Seigneur de ma vie. Je désire profondément répondre à ton invitation, communier, te recevoir au plus intime de ma vie.
Je ne peux maintenant te recevoir sacramentellement.
Viens Seigneur habiter spirituellement ma vie.
J’ai faim de ton amour j’ai faim de ta vie donnée pour nourrir toute ma vie.
Au jour le jour que j’apprenne de toi à donner ma vie, à aimer.
Oui, Seigneur Jésus, fais que je demeure fidèle à ton commandement et que jamais je ne sois séparé de toi. Amen


 Catéchèse du Pape François sur l’Eucharistie.
Nous célébrons l’Eucharistie pour nous nourrir de Jésus, qui se donne dans la parole et dans le sacrement de l’autel, afin de nous rendre semblables à lui. Le Seigneur le dit lui-même : « qui mange ma chair et boit mon sang demeure en moi, et moi en lui » (Jn 6,56). En effet, le geste de Jésus qui donne à ses disciples son corps et son sang dans la dernière Cène se poursuit encore aujourd’hui à travers le ministère du prêtre et du diacre, ministres ordinaires qui distribuent à leurs frères le pain de la vie et la coupe du salut.
… c’est en réalité le Christ qui vient à notre rencontre pour que nous fassions un avec lui.
C’est une rencontre avec Jésus ! Se nourrir de l’Eucharistie, cela signifie se laisser transformer par ce que nous recevons.
Saint Augustin nous aide à comprendre cela, quand il parle de la lumière reçue quand il a entendu le Christ lui dire : « Je suis la nourriture des forts ; crois, et tu me mangeras. Et je ne passerai pas dans ta substance, comme les aliments de ta chair ; c’est toi qui passeras dans la mienne » (2). À chaque fois que nous communions, nous ressemblons un peu plus à Jésus, nous nous transformons un peu plus en Jésus. De même que le pain et le vin sont transformés en corps et sang du Christ, de même ceux qui les reçoivent avec foi sont transformés en Eucharistie vivante. Au prêtre qui, distribuant la communion, nous dit « le corps du Christ », nous répondons « Amen », c’est-à-dire que nous reconnaissons la grâce et ce qu’implique le fait d’être devenu le corps du Christ. Car lorsque nous recevons l’Eucharistie, nous devenons le corps du Christ. Voilà qui est beau, très beau. En nous unissant au Christ, la communion nous arrache à nos égoïsmes, elle nous ouvre et nous unit à tous ceux qui ne font qu’un avec lui. Voilà le prodige de la communion : nous devenons ce que nous recevons !